La première émission en intégralité! (52')

vendredi 17 avril 2009

jour 4



Mardi 7 avril

Toute le pluie tombe sur moi (raindrops keep falling on my head) ...Pluie dès le départ ce matin à Fianarantsoa et pluie sur tout le trajet, magnifique au demeurant, collines toujours vertes, rizieres, puis cascades impressionnantes et virages suivant d'autres virages, les lignes droites sont rares, montées, descentes.

Nous avons un peu mal au coeur, ajoutons une petite odeur d'essence persistante dans la 405 verte. Sur les sommets, le vent se renforce, les grands arbres swingent et nous nous inquiétons. Nous ne savons pas encore qu'elle s'appelle Jade, cette tempête tropicale, qui à priori ne sera pas un cyclone sur Madagascar. Des feuilles, des branches jalonnent le trajet. 200 km jusqu'à Mananjary, prononcez Manannzarrrr, au sud-est de Antananarivo au bord de l'océan indien. Nous avons promis à Jean-Yves L'homme que nous serions là pour le déjeuner. Et Massi, notre chauffeur, a fait des merveilles. Avec une précision suisse, nous entrons à midi précise à l'évéché. Surprise, c'est Monseigneur, l'évêque himself qui nous ouvre la porte et nous accueille, José Alfredo Caires de Nobrega nous souhaite la bienvenue et nous dirige vers la grande table pour un repas des plus sympathiques et convivaux. La pluie ne faiblit pas, bien au contraire. Après la sieste obligatoire pour nos hôtes, José Alfredo, l'évêque portugais, nous fait faire le tour du propriétaire. Quel domaine : 3-4 hectares, de nombreux bâtiments et même une radio diocésaine avec, oh surprise, une affiche de Radio Jerico Metz. Et quel diocèse : 14000 km2, 800 000 habitants dont 140 000 catholiques. Ici tous le prêtres se sentent un peu Louis Page, devant parfois marcher 2 jours pour rejoindre leur paroisse sans compter les pré-acheminements bus et moto brousse. Même José Alfredo est un E.V.T.T. (evêque tous terrains).

Pendant la visite, nous sommes suivis par une étrange créature: une petite boule de poils qui n'a pas peur des intempéries. Il s'agit du chien de l'évêque surnommé... Petit camembert.

15H30, nous retrouvons Jean-Yves L'homme, celui pour qui nous sommes venus jusqu'ici. Aujourd'hui, il nous fera découvrir la ville. A pied, hors de question ! La pluie n'a pas cessé depuis ce matin et redouble avec violence. La tempête tropicale est bel et bien là. Jean-Yves, avant de monter à bord de son 4X4, nous montre les cartes sur internet. Pas un cyclone, mais une dépression de 3000 km de diamètre qui fleurte avec Madagascar et chatouille également La Réunion.

Ballade dans Mananjary. Les quartiers avec les maisons en bois et le quartier vazaha, celui des blancs, vestige de l'époque coloniale avec les villas décaties et les murs usés par le climat tropical.


C'était une ville chic, lorsque nous la parcourons, elle est déserte. Nous nous arrêtons à l'embouchure du canal des Pangalanes et risquons quelques pas sur la plage, fouettés par la pluie, le vent et le sable. Nous n'avons jamais vécu cela. Minime à côté de Katrina mais impressionnant quand même pour les novices que nous sommes en matière de cyclone.



Sur le chemin du retour, Jean Yves nous présente un de ses amis, Joel Onteniente, chef d'enteprise spécialisé dans le commerce de crevette, langoustes, et civelles, poissons et crustacés surgelés en tous genres. Il emploie 7000 pêcheurs répartis sur 500km de cote et ces produits de luxe se retouvent sur les tables du monde entier. Personnage atypique, véritable aventurier, il a vécu une vie aux multiples facettes, plus ou moins glorieuses selon les époques, mais dont il n'a pas honte pour autant. ll a su rebondir pour réussir et profiter pleinement de la vie. Joel nous accueille chez lui, une villa d'inspiration marocaine dont il a dessiné lui même les plans. Au rez de chaussé, ses entrepôts et son laboratoire. A l'étage, un loft ouvert : son salon donne directement sur le canal et sa terrasse est prolongée par une piscine. Découverte insoupçonnée dans une ville a l'allure délabrée.


Il nous apporte cependant une mauvaise nouvelle : selon lui, nous ne pourrons pas quitter la ville avant 2 ou 3 jours, les routes étant sûrement coupées. En effet, toute la soirée durant, la pluie, les bourrasques, le vent n'ont pas désenflés, bien au contraire, cela empire, les branches d'arbres jonchent les rues et les chemins sont gorgés d'eau. Il suffit de 30 secondes pour être totalement trempé. Qu'a celà ne tienne, nous changerons légèrement nos plans et en profiterons pour interviewer Joel qui nous invite a venir déguster des langoustes grillées le soir même.


Un retour express à l'évêché pour une "mise au sec", et nous revoilà chez Joel, attablés devant de magnifiques langoustes, préparées simplement mais c'est la meilleure façon d'en profiter pleinement. En un mot: une merveille. Soirée dépaysante à souhait, assourdis par Jade, notre tempête tropicale, et accompagnés par quelques tortues, autres pensionnaires du loft. Fin de repas quelque peu rock'n'roll pour Romann et Caroline: direction la piscine pour un bain en plein air. Ils ne boudent pas leur plaisir.

2 commentaires:

  1. C'est avec plaisir que je suis au quotidien votre périple.
    Je pense a vous.
    Amicalement
    JPaul

    RépondreSupprimer
  2. Langoustes grillées...piscine...la vie est trop trop dure!!!
    Mais le soleil, c'est nous qui l'avons, en tout cas pour le moment!

    RépondreSupprimer